Centre-Val de Loire
Hortus le Grand Marronnier
Situé au sud-est de Chartres, le lieu nous a adoptés à la fin de cette merveilleuse année 2020, il y a un peu plus de deux ans. Il se compose d’un terrain d’environ 3 000 m 2 qui entoure les habitations, auquel une pâture de 12 000 m 2 a été adjointe par la suite. Et contrairement à nous, le terrain était loin de partir de zéro et possédait déjà de nombreux atouts à notre arrivée. Après plusieurs saisons d’observations, je m’efforce donc de mettre en place progressivement un système équilibré en m’appuyant sur les trois zones chères à l’approche hortusienne.
La Zone Tampon
Le terrain voisin, sur toute la partie nord, est abandonné depuis une quarantaine d’années et totalement ensauvagé : arbres, broussailles, ronciers, bois morts y offrent donc le gîte et le couvert à toute une faune variée de grosses et petites bêtes. C’est à la frontière de ce terrain que trône aussi le majestueux et centenaire marronnier qui vient donner son nom à notre hortus.
De beaux linéaires de haie encadrent par ailleurs le terrain, et même le traversent. Malgré la présence éparse de quelques espèces exotiques (laurier-cerise notamment), on trouve principalement érables, noisetiers, charmes, viornes, saules, aubépines, églantiers, et quantité de pruneliers. C’est malheureusement au sud, en bordure du champ voisin, que la haie est la plus éclaircie, voire absente par endroits. Je sais ce donc ce qu’il me reste à faire !
Enfin, une belle mare sépare aussi le « jardin » de la « prairie », et abrite demoiselles, libellules, quelques grenouilles et tritons, et une foule d’insectes que je ne saurais identifier. Assez profonde et alimentée en eau de pluie par toutes les toitures de la maison et du garage, elle a pour l’instant bien résisté aux épisodes de sécheresse.
La Zone Hotspot
La principale zone dédiée à la biodiversité est la prairie d’un hectare située au sud. Ancienne pâture, elle est depuis une quinzaine d’année fauchée une fois l’an – en général tardivement - par des éleveurs voisins. On y trouve notamment chardon, renoncule, barbarée, vesce commune et carotte sauvage. Un ancien terrain de pétanque a d’ailleurs été entièrement colonisé par ces dernières, qui semblent apprécier le sol appauvri de ce hotspot de fortune.
Mes connaissances entomologiques sont encore limitées, mais c’est évidemment le domaine de prédilections des sauterelles, criquets, bourdons et quelques types de papillons (azurés, aurores…).
Plus proche des habitations, les népétas et centranthes semblent particulièrement séduire les moro-sphynx qui s’y attablent nombreux, tandis que les exotiques épiaires de byzance font le bonheur des abeilles et bourdons toute l’année. Un massif de grandes marguerites bien exposé est une véritable maison de débauche pour les syrphes, et fait le régal de leurs prédateurs (coucou la thomise variable). Beaucoup de papillons visitent l’ensemble :
piérides, myrtils, paons du jour, petites tortues, flambés ou – plus rarement – machaons.
La Zone de Production
C’est la moins développée des trois zones pour l’instant, par manque de temps et d’expérience, mais on s’y met progressivement, avec une ambition toute modérée au vu des aléas climatiques. Une zone de 50m2 au nord de la maison est le berceau de nos expérimentations potagères, tandis que le petit verger en bordure de prairie attend sa cure de jouvence.
Dans le fond du jardin, de vieux pommiers et poiriers s’avèrent les plus productifs, alors on les laisse bien en paix.