Par Jules Schnur - Conseiller formateur en permaculture
Expérience réalisée sur une année complète, de fin septembre 2021 à fin septembre 2022 en Alsace.
En bout de jardin, j’ai décidé de réaliser une expérience lors d’une formation afin de comparer le paillage de matière organique (paille) à une couverture végétale vivante (engrais verts).
L’objectif est d’observer l’effet de ces deux techniques sur la structure du sol après 1 an.
Le terrain est un ancien parc à chevaux. Un sol très riche en azote (apport de fumure importante avec le crottin de cheval depuis plusieurs années) et hydromorphe (argileux, lourd, compacté). L’expérience se fait sur deux petites parcelles l’une à côté de l’autre. Elles ont été paillées par un paillage de paille pendant 2 mois pour les désherber avant l’expérience.
Parcelle 1 (à gauche) : - retrait du paillage - ajout de broyat de bois grossier + terreau sur 10 cm - aération du sol à la fourche bêche + incorporation de broyat et terreau - ajout d’un paillage de paille de 20/30 cm
Parcelle 2 (à droite) : - retrait du paillage - ajout de broyat de bois grossier + terreau sur 10 cm - aération du sol à la fourche bêche + incorporation de broyat et terreau - ajout de 5 cm de terreau fin (lit de semence) - semis à la volée d’engrais verts d’hiver (seigle et vesce)
Parcelles 1 (à gauche) : - ajout de 20 cm de paillage de paille par-dessus le paillage existant (pour le renforcer) Parcelles 2 (à droite) : - destruction de l’engrais vert d’hiver (coupé en petits morceaux et déposé sur la Parcelle 1) - aération du sol à la fourche bêche - ajout de 5 cm de terreau (lit de semence) - semis d’engrais verts d’été (phacélie, tournesol, moutarde)
Fin septembre 2022, un an plus tard
Après un printemps et été secs et chauds, les engrais verts d’été ont eu du mal à pousser (aucun arrosage).
PARCELLE DE GAUCHE
Parcelle 1 (à gauche) : Sol humide, riche et structuré sur les 5 premiers cm. Sol compacté, humide et non structuré en profondeur. Activité biologique importante
PARCELLE DE DROITE
Parcelle 2 (à droite) : Sol plutôt sec, riche, aéré et structuré sur les 10/15 premiers cm.
BILAN ET CONCLUSION
Après un an d’expérience, on observe une nette différence de structure de sol entre la parcelle 1 et la 2. En effet, sur la parcelle 1, le sol s’est amélioré sur les 5 premiers cm avec une activité biologique importante. Mais lorsqu’on observe plus en profondeur, le sol est resté bien compact et peu structuré (mottes d’argiles toujours présentes).
A contrario, sur la parcelle 2, c’est sur une profondeur d’au moins 15 cm qu’on observe une amélioration de la structure du sol (plus aéré et légère) avec une quantité importante de racines.
Cependant, on observe que le sol est bien moins humide sur la parcelle 2 que sur la parcelle 1. Cela est sûrement dû au fait que le paillage conserve bien l’humidité et empêche l’évaporation. Tandis que l’engrais verts puise de l’eau dans le sol par ces racines et l’évapotranspire par ses feuilles.
(Attention aux périodes de sécheresse si on utilise un engrais vert sur les parcelles de culture (arrosage nécessaire si on souhaite conserver une activité biologique importante). On peut alors conclure que, sur un sol lourd et compacte, l’utilisation d’un simple paillage n’a pas un effet aussi rapide et efficace sur l’amélioration de la structure du sol que l’utilisation d’engrais verts.
En effet, on peut supposer que, de par ses racines profondes et diffuses, l’engrais vert pénètre dans les mottes d’argiles et permet de les décompacter.
L’expérience n’est pas terminée car on recommence un cycle cette année sur les même parcelles. Cela permettra d’avoir une expérience de 2 ans sur ces techniques de culture au jardin.
À l’année prochaine pour les résultats !
www.pensersauvage.fr
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