La zone de production - pour aller plus loin
Vu le prix des légumes dans les grandes surfaces et aussi sur les marchés, on pourrait se poser la question suivante:
Est-ce que ça vaut le coup de réserver une partie du jardin pour la production de légumes, de fruits ou d'herbes aromatiques ? En été notamment, on peut acheter les tomates, les concombres, les courgettes, etc. pour une somme dérisoire. Pourquoi s'embêter la vie ?
Pourtant, je réponds à cette question par un OUI du fond du cœur.
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Pourquoi ?
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Une des raisons les plus évidentes est que si nous produisons notre nourriture, au moins, nous savons ce que nous mangeons. Nous savons bien que les fruits et légumes produits par l'agriculture intensive sont contaminés par des produits dont la nocivité n'est pas à démontrer. Reste donc à acheter des produits bio, et là aussi, il y a bio et bio...
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Une autre raison et non des moindres c'est la joie et la fierté de régaler les siens avec la nourriture qu'on aura produit. Se mettre à table et apprécier NOTRE salade, NOS tomates, NOS radis... quel bonheur! Et quel goût incomparable!
On est souvent surpris de l'abondance des plantes potagères, nous pouvons partager nos récoltes avec les amis, les voisins...
Au quotidien et selon nos professions plus ou moins trépidantes, nous pouvons être coupés des choses simples de la vie comme confier des graines à la terre, les voir sortir, si fragiles, aller les regarder pousser, les trouver belles... et même hésiter à les manger, tant ces plantes sont magnifiques... Ne riez pas, ça m'est arrivé avec mes premiers radis !
Les saisons redeviennent concrètes, on prend conscience du décalage et du coût énergétique de l'agriculture productiviste : ces concombres du marché ont forcément été cultivées sous serres chauffées, car nous voyons bien bien que chez nous, les graines germent à peine...
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En cultivant mes légumes et mes fruits, j'ai aussi appris à regarder d'un autre œil nos ancêtres, à leur rendre hommage. Je le vois bien, je n'ai pas prise sur les intempéries, sur cette grêle qui viendra trouer mes courges, sur cette sécheresse exceptionnelle, etc. Je me connecte avec les éléments, j'observe comment la nature est résiliente, à quel point l'abondance est à portée de main. Et je rends grâce.
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Toute vie sur terre dépend de la couche fertile de 10 à 40cm que l'on appelle humus. Dans une poignée de terre féconde, il y a plus d'être vivants que d'humains sur cette planète...
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En cultivant notre propre nourriture, nous nous penchons sur ce que nous avons de plus précieux au monde : le sol.
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Dans la Zone de Production, c'est le sol qui est à l'honneur. Un sol vivant, riche en humus, en bactéries, en mycélium. Ce sol, nous pouvons le régénérer en le traitant comme il faut. En prenant le temps de nous informer et d'observer.
Les ouvrages sur l'agro-écologie et la permaculture nous apportent beaucoup de connaissances pour prendre soin du sol. On y trouve des idées créatives issues de l'observation de la nature ou de techniques traditionnelles tombées en désuétude avec l'agriculture productiviste.
" Bien que les problèmes du monde sont de plus en plus complexes,
les solutions restent d'une simplicité embarrassante. "
Bill Mollison (un des pères de la permaculture)
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Les boudins de mulch*
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Une des techniques consiste à faire un merveilleux cadeau à votre sol : ne pas le laisser nu mais au contraire le couvrir et le "nourrir" avec la biomasse que vous aurez extraite de la Zone Hotspot. Essayer le boudin de mulch*, c'est l'adopter !
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*le mulch: mot anglais pour désigner le paillage. Mais je n'aime pas paillage, car ce n'est pas forcément de la paille. On peut mulcher avec à peu près n'importe quelle matière naturelle.
Photos : Annika Badenhop, Verena Berger, Toni Burger, Ulrike Dohne, Markus Gastl, Daniel Gier, Doris Hartmann, Sebastien Heim, Karin Heilmann, Martin Herbst, Daniel Jakumeit, Tim Kinast, Karin Kurzmann, Nini Maass, Moni Meier, MyArt Neumann, Rh Pagsis, Caroline Sidler, Petra Spitzer